Guerre de Troie - Résumé - Géographie

Les Anciens avaient conservé la mémoire de l'emplacement de la ville de Troie, même si la ville n'avait plus la grandeur passée puis était devenue une ruine totale. De même, on avait gardé le culte d'Achille, de Patrocle et de Polyxène. 'C'est ce que nous allons vous indiquer par ce bref voyage touristique dans le temps.

IV° av JC

Hérodote (-484 -425), père de l'histoire désignait ainsi la ville de Rhoetium "Livre 7 Polymnie XLIII. Dès que Xerxès fut arrivé sur les bords de cette rivière, il monta à Pergame de Priam, qu'il désirait fort de voir. Lorsqu'il l'eut examinée, et qu'il en eut appris toutes les particularités, il immola mille boeufs à Minerve de Troie, et les mages firent des libations à l'honneur des héros du pays. Ces choses achevées, une terreur panique se répandit dans le camp la nuit suivante. Le roi partit de là à la pointe du jour, ayant à sa gauche les villes de Rhoetium, d'Ophrynium et de Dardanus, qui est voisine de celle d'Abydos, et à sa droite les Gergithes-Teucriens."

II° av JC

Alexandre s'était fait ouvrir le tombeau d'Achille au II° siècle av JC (soit neuf siècles environ après les évènements).

II° ap JC

Les Romains faisaient visiter les sites de la Méditerrannée et le site de Troie et les tombeaux des héros (Ajax, Protésilas, Patrocle, Achille, ou d'Hécube sur la côte européenne) n'y échappaient pas.

XV° ap JC

En 1462, le Sultan se rend à Troie et il se recueille sur les tombeaux d'Achille, d'Ajax et des autres. Ce récit est fait par Critobule à propos d'une visite de Mehmed II, à la recherche des figures anciennes comme celles de ces héros ou de celle d'Alexandre. (Histoire turque et ottomane par M Gilles Veinstein)

XVIII° ap JC

Dans le voyage en Troade de Jean-Baptiste Le Chevalier en 1785, ce dernier fait le récit suivant "Une autre inscription la plus longue, . . . a rapport aux dépenses faites en commun par les villes d'Ilium et d'Alexandria-Troas, où l'on célébrait les Panathénées" et plus loin " Il serait difficile de ne pas reconnaître le nom de Thymbra, dans le nom très peu défiguré de Thymbreck, que les Turcs donnent à cette vallée" Or Apollon Thymbra avait un temple à cet endroit et c'est bien un temple (certes romain depuis) que le voyageur voyait là en ruine.

XIX° ap JC

Dans son histoire d'Hérodote, en 1802, Hérodotus écrivait à propos de Rhoetium " ville de Troade, sur la côte de l'Hellespont, sur une hauteur près du tombeau d'Ajax, à l'est du promontoire Sigée"

Bien que le professeur Henrich Schliemann ne puisse être considéré comme un archéologue soigneux, il reste qu'en pariant qu'avec la seule lecture d'Homère et des détails contenus, il pourrait retrouver Troie. C'est ce qu'il fit en 1870 en fouillant la colline d'Hissarlik (propriété du vice-consul des Etats-Unis pour les Dardanelles).

Fort de sa méthode (destructrice pour les fouilles futures), il découvrira tout de même ensuite Mycènes en 1874 et bien d'autres sites comme Tirynthe ou Ithaque. Aujourd'hui et malgré la somme d'informations perdues, force est de constater que les descriptions d'Homère, désignaient les lieux avec précision, car peu ne conteste désormais les sites retrouvés, même si l'époque Mycénienne (terminée au XII° siècle av JC) est révolue * à l'époque de la guerre de Troie.

Détail de l'emplacement de Troie et des tombes

à l'entrée des Dardanelles, vers la mer de Marmara

(l'Hellespont chez les anciens)

XXI° ap JC

Aujourd'hui Troie se visite, les chercheurs fouillent le site, un cheval de Troie est réconstitué à proximité. Et la situation géographique est bien celle d'une ville contrôlant l'entrée stratégique du détroit dit des Dardanelles en souvenir de Dardanos, l'ancêtre des Troyens qui donna aussi son nom à la ville proche de Eski-Dardanos.

La ville importante à proximité est Çanakhale, le détroit porte le nom de Çanakhale Bogazi.

Position de la carte ci-dessus

dans la carte ci-contre.

* Noter que les premiers auteurs (VIII° siècle av JC) mettent par écrit une histoire racontée oralement par les Aèdes durant quatre siècles. Il est possible qu'en dehors de la construction de la légende collective et individuelle, un rapprochement de faits historiques non contemporains se soit mis en place. Or si l'on regarde bien les textes, Agamemnon, roi des rois Grecs est assassiné au retour de la guerre, son fils Oreste lui succède après un long périple, il épouse la seule descendante de Ménélas et d'Hélène; Hermione et la lignée s'éteint alors brusquement avec leur fils Tisamène qui meurt face aux Héraclides (dans l'histoire l'invasion des Doriens). La royauté mycénienne n'est plus, comme dans l'histoire. Homère et les autres nous ont peut-être livré une double réalité avec un anachronisme d'un siècle environ.