Virgile - les Géorgiques - Livre III Pointillés
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Les Géorgiques célèbrent le retour à la terre comme seule politique des Latins. Virgile commente en poête, la politique même d'Octave.
Dans ce livre Virgile s'attarde à décrire les soins de animaux selon les contrées et les saisons. Il commence en invoquant les Déesses et les héros dans son propos de retour à la terre.
Déesses * des forêts, divinités des eaux,
Ma muse va pour vous reprendre ses pinceaux.
Assez et trop longtemps de vulgaires merveilles
Ont des peuples oisifs fatigué les oreilles :
* Nymphes et Naiades
Eh ! Qui n’a pas cent fois chanté le jeune Hylas,
Busiris et sa mort, Hercule et ses combats ?
Qui ne connaît Pélops et sa fatale amante,
Les courses de Latone et son île flottante ?
Hylas compagnon d'Hercule perdu par les Argonautes
Busiris roi d'Egypte tué par Hercule
Pélops avait obtenu la main d'Hippodamie par traitrise
Léto (Latone) ne pouvait accoucher sur terre, Délos une île (alors) flottante l'accueillit
La Grèce quittera, pour ces jeux magnifiques,
Ses combats néméens, ses fêtes olympiques.
Le front ceint d’olivier, c’est moi qui du vainqueur
Couronnerai l’adresse ou la mâle vigueur.
Jeux de Némée et jeux d'Olympie
Au milieu je ranime en marbre de Paros
Les fils d’Assaracus, les descendants de Tros,
Ces dieux, ces demi-dieux, cette famille immense,
Que termine César, que Jupiter commence.
La famille royale de Troie descend de Tros, dont Assaracus est le fils
Octave fils (adoptif) de Jules César est descendant des Iule, fils d'Enée, prince de Troie
Jupiter est le père de Dardanos, ancêtre de Tros
Dans un coin du tableau je mets l’envie aux fers,
Et j’étale à ses yeux les tourments des enfers :
Les serpents d’Alecton, les ondes de Tantale,
La roue infatigable, et la roche fatale.
L'Envie (Invidia) est une mauvaise Déesse romaine qui regarde d'un mauvais œil.
Alecto (Alecton) est une des Furies dont la tête est dressée de serpents
Tantale voyait fuir l'eau qu'il voulait boire
Ixion pour avoir voulu séduire Junon, était attaché à une roue enflammée
Sisyphe remontait désespérément un rocher qui rechutait régulièrement
Virgile sème à son habitude, les références mythologiques à l'appui de son propos, en voici quelques unes issu de ce livre.
A propos de l'élevage des vaches
Il évoque le souvenir de la princesse d'Argos; Io que courtisait Zeus et que celui-ci transforma en génisse pour masquer ses amours à Héra (Junon). Héra pas dupe, fit poursuivre Io-Génisse par un taon qui la piquait tout le temps. Elle parcouru de ce fait un chemin interminable passant par le Bosphore (passage de la vache), le Caucase (où  Prométhée lui révêla sa destinée), la Palestine et enfin l'Egypte où à nouveau redevenue femme, elle accoucha d'Epaphos (Apis en Egypte, tandis que Io est Isis).
Vole un insecte affreux, que Junon autrefois,
Pour tourmenter Io, déchaîna dans les bois.
Aux bourdonnements sourds de son aile bruyante,
Tout un troupeau s’enfuit en hurlant d’épouvante :
A propos de l'élevage des Chevaux
Mais veux-tu près d’Elis, dans des torrents de poudre,
Guider un char plus prompt, plus brûlant que la foudre ?
Veux-tu, dans les horreurs d’un choc tumultueux,
Régler d’un fier coursier les bonds impétueux ?
A Olympie (près d'Elis), lors des jeux de course de chevaux,
voir en bas une course de chevaux entière dépeinte par Virgile
Tout à coup il s’élance, et, plus prompt que l’éclair,
Dans les champs effleurés il court, vole, et fend l’air.
Tel le fougueux époux de la jeune Orythie
Vole et disperse au loin les frimas de Scythie,
Ici Virgile compare la fougue des étalons au vif vent du Nord (Borée - la Scythie est au nord) qui enleva la princesse athénienne Orythie.
On voit sur son poitrail ses muscles se gonfler,
Et ses nerfs tressaillir, et ses veines s’enfler :
De ses naseaux brûlants il respire la guerre ;
Ses yeux roulent du feu, son pied creuse la terre.
Polux frère de Castor (les Dioscures) étaient de fougueux cavaliers, chers aux Romains à qui ils avaient annoncés la victoire du lac Régille
Tel dompté par les mains du frère de Castor,
Ce cyllare fameux s’assujettit au mors ;
Tels les chevaux d’Achille et du dieu de la Thrace
Soufflaient le feu du ciel, d’où descendait leur race ;
Evocation des chevaux immortels d'Achille et ceux de Borée dieu du vent du nord (Thrace)
Tel Saturne, surpris dans un tendre larcin,
En superbe coursier se transforma soudain,
Et, secouant dans l’air sa crinière flottante,
De ses hennissements effraya son amante.
Légende de Saturne (Cronos) séduisant Phylire sous la forme d'un cheval, il naquit le centaure Chiron
Castor et Pollux au lac Régille - Weguelin - 1880
A propos de l'élevage des Chèvres
La chèvre a des trésors qui ne lui cèdent pas :
Ses enfants sont nombreux, son lait ne tarit pas :
Et plus ta main avare épuise sa mamelle,
Plus sa douce ambroisie entre tes doigts ruisselle.
Ce passage n'est pas sans évoquer la Chèvre Amalthée, nourricière de Zeus enfant.
Virgile met en garde sur la venue subite de fléaux tels que la peste des animaux qui détruit en un rien des parcs entiers et toute une race, se propageant même aux autres races sauvages ou domestiques.
Même Chiron, fils de Philyre  et Mélampe, fils d'Amythaon cèdent devant le mal. La pâle Tisiphone échappée des ténèbres du Styx déchaine sa fureur, poussant devant elle les maladies et la peur et se dressant, elle lève plus haut chaque jour sa tête avide. Chiron est un centaure savant en médecine fils de Philyre et de Cronos (Saturne)
Mélampe est un fameux médecin
Tisiphone est une des Furies , le Styx est une Océanide l'une des rivières des Enfers
Description d'une course de chevaux (dans ce même livre 3 des Géorgiques de Virgile)
Parlant du soin des chevaux, . . .
Connais donc et son âge, et sa race, et son cœur,
Et surtout dans la lice observe son ardeur.
Le signal est donné: déjà de la barrière
Cent chars précipités fondent dans la carrière ;
Tout s’éloigne, tout fuit: les jeunes combattants,
Tressaillant d’espérance, et d’effroi palpitants,
A leurs bouillants transports abandonnent leur âme ;
Ils pressent leurs coursiers; l’essieu siffle et s’enflamme ;
On les voit se baisser, se dresser tour à tour ;
Des tourbillons de sable ont obscurci le jour :
On se quitte, on s’atteint, on s’approche, on s’évite ;
Des chevaux haletants le crin poudreux s’agite ;
Et, blanchissant d’écume et baigné de sueur,
Le vaincu de son souffle humecte le vainqueur :
Course de Chars - Peinture de Pompei - Maison du Quadrige - I°siècle