Guerre de Troie - Prise de Troie - Incendie
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Déja l'Aurore, sortant du sein de l'Océan, paraissait à l'orient, conduite dans son char par ses superbes coursiers. Ses rayons blanchissant le ciel dissipaient peu à peu les ténèbres, et chassaient devant eux une nuit féconde en désastres.

Les vainqueurs, enorgueillis de leur victoire, cherchaient partout, dans l'espoir de rencontrer quelque Troyen échappé au carnage. Le reste était dans les lacs de la mort ; tels on voit des poissons enveloppés de filets qu'on a jetés sur le rivage.

Cependant les Grecs, ne trouvant plus aucune résistance, pillaient dans les maisons les meubles les plus précieux, et tout ce qui pouvait satisfaire leur cupidité : ils ne respectaient pas même les temples, dont ils enlevaient les offrandes ; ils emmenaient sur leurs vaisseaux les captives avec leurs enfants.

Enfin ils livrèrent aux flammes les murailles de Troie, et l'ouvrage de Neptune devint ainsi la proie de l'élément destructeur.
Partout les maisons s'écroulaient, une poussière brûlante se mêlait à la fumée ; un bruit affreux s'élevait ; la maison d'Antimaque brûlait, avec la citadelle de Pergame, le temple d'Apollon, celui de Tritonis, celui de Zeus Hercéen, et les chambres jadis fortunées des fils de Priam. Toute la ville était réduite en cendres.
Les fils des Achéens dévastaient la noble Ilion ; le feu la dévorait. Les Troyens mouraient dans la ville, et aucun dieu ne les arrachait à la mort ; les Parques les avaient enveloppés de leurs filets, que nul mortel ne peut rompre.
Troie incendiée Simon de Vlieger - La Hague - 1653
 La cité réduite en cendres servit elle-même de tombeau à ses anciens habitants. Le Xanthe, témoin des funestes progrès de la flamme, mêla des larmes à ses ondes.

Les Grecs se partagèrent les captives et les trésors qu'avait produits le butin ; ils en chargèrent leurs vaisseaux, et, entreprirent de traverser les flots, ils s'éloignèrent des bords phrygiens, après y avoir heureusement terminé leur entreprise.
Troie incendiée avec Enée fuyant - Jan Breughel - 1596
Pour pleurer Troie, Electre (la Pléiade), dit-on, se couvrit d'un sombre voile de ténèbres et de nuages ; elle s'éloigna du choeur des Pléiades, ses soeurs ; celles-ci montrent encore dans le ciel leur troupe lumineuse aux yeux des malheureux mortels ; mais Electre se cache toujours, parce que la ville sacrée fondée par son fils Dardanos n'existe plus. Et Zeus lui-même n'avait pu la sauver du haut du ciel, car sa puissance est soumise aux Parques. Telle fut la volonté sage des dieux ou peut-être non. Et les Argiens s'acharnaient contre les Troyens.
Troie incendiée - Peter Brueghel le jeune - XVII°siècle