Virgile - les Géorgiques - Livre IV Pointillés
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Les Géorgiques célèbrent le retour à la terre comme seule politique des Latins. Virgile commente en poête, la politique même d'Octave.
Poursuivant mon dessein, je vais traiter du miel aérien, présent céleste. En fait, on pensait alors que le miel tombait du ciel comme la rosée et que les abeilles le récoltaient.
Virgile décrit les bonnes ruches et les bons emplacements.

Et quand le ciel s'est rouvert à la lumière d'été, aussitôt les abeilles parcourent les gorges et les bois, butinent les fleurs vermeilles et rasent, légères, la surface des cours d'eau.

Puis il indique comment recueillir l'essain nouveau qui se divise.
Il parcourt les régions dont le célèbre miel de l'Hymette (colline d'Athènes), décrit la récolte du miel, les maladies des abeilles et tout naturellement en vient à se demander qui nous a apprit cet art ?
La légende d'Aristée
Aristée se lamentait car il venait de perdre de maladie ou de faim la totalité de ses essaims. Il s'adresse à sa mère Cyrène, logée au fond d'un gouffre de la vallée du Tempé qui lui assurait que son illustre père était Apollon. Et par dépit, il l'invective "arrache toi-même de tes mains mes vergers fertiles, brûle mes semailles, coupe mes ceps si tu n'as que faire de ma gloire."
29 allée des avocettes, m fochille site pap
Cyrène au fond du fleuve Pénée entendit un son mais poursuivit sa filature avec l'aide des Nymphes; Drymo, Xantho, Ligée, Phyllodocé, Cydippe et la blonde Lycorias et Clio et Béroé sa sœur, filles de l'Océan, Ephyre, Opis et Déiopée d'Asie et la rapide Aréthuse. Clyméne racontait les vaines précautions de Vulcain, les ruses de Mars et ses doux larcins et énumérait depuis le Chaos, les nombreuses amours des Dieux.
La voix plaintive d'Aristée redouble et Aréthuse regarde au loin et l'aperçoit. Elle informe Cyrène que son fils est au bord des rives de son (grand-)père le Pénée. Et Cyrène fait en sorte qu'il puisse entrer à la porte des Dieux écartant même le fleuve en deux séparations profondes. Aristée descend et s'étonne de voir tous les fleuves réunis sous terre; le Phase et le Lycus, le profond Epinée et l'Hypanis, le Caïque de Mysie et les eaux vénérables du Tibre, l'Anio, et l'Eridan.
Cyrène ayant entendu la plainte de son fils, lui conseille de trouver dans la mer Carpathos, un devin de Neptune; Protée, qui parcourt l'immense plaine liquide sur un char attelé d'Etres à deux pieds, à la fois poissons et chevaux. 
Cyrène - Mosaique
Nous le vénérons nous les Nymphes et le vieux Nérée aussi car il sait tout; le passé, le présent et ce qu'amène avec lui l'avenir. Mais il faudra te saisir de lui et l'enchainer car sinon, il plongera au milieu de ses phoques hideux. Et même retenu, il se changera en sanglier hérissé, en tigre en furie, en dragon écailleux, en lionne à nuque fauve, ou pétillera de flamme ou encore d'eau fluide. Alors resserre toujours les liens et se faisant, elle enduit le corps de son fils d'Ambroisie qui lui donna force et vigueur.
La capture de Protée
Dans une grotte profonde au large de Pallène, Protée s'abrite, la fermant par un vaste rocher et c'est là que Cyrène place son fils Aristée à l'abri de la lumière et elle-même se tient à distance, voilée d'un nuage.
Capture de Protée par Aristée - Slodtz
Versailles - lune nord Bassin Apollon
C'était au moment du dévorant Sirius (canicule), désséchant les herbes et cuisant les eaux limoneuses quand Protée sortant des eaux s'avance vers son antre habituel. Autour de lui bondit la gent humide, les phoques s'étendent çà et là et lui s'assied au milieu d'eux, sur un rocher, et tel un berger à l'heure de Vesper, les compte.
Aristée ne laise pas si belle occasion, se précipite sur lui et lui passe des menottes. Mais le Dieu n'oublie pas ses artifices, il se transforme en mille objets merveilleux; feu, bête horrible, eau qui fuit, sans qu'il puisse s'échapper et vaincu, reprend voix humaine et s'adresse à Aristée. " Qui donc es tu si téméraire et qu'attend tu de moi ?"
Mais Aristée lui répond qu'il sait très bien pourquoi il est là, et comment sur ordre des Dieux, il vient chercher un oracle sur la perte de ses biens. Grinçant des dents, il ouvrit la bouche pour annoncer la destinée.
voir la suite d'Aristée après le conte d'Orphée
Un conte d'amour et de mort; Orphée et Eurydice
C'est la colère d'un Dieu qui te poursuit et tu expies un grand crime. Et ce chatiment, c'est Orphée malheureuse victime qui le suscite contre toi car tu es la cause de la perte de son épouse (Eurydice).
En effet, elle te fuyait à pas précipités le long du fleuve et ne vit pas devant elle la mort qu'une hydre énorme cachée dans les hautes herbes allait lui apporter. Eurydice mordue par un serpent
Paelink - 1820
Le chœur des Dryades, ses compagnes, emplit de clameur les sommet des montagnes, les faites du Rhodope pleurèrent, ainsi que les hauteurs du Pangée, et aussi les patries de Rhésus, des Gètes, de l'Hébre et de l'athénienne Orithye.
La descente aux Enfers
C'est pour elle - douce épouse - que (Orphée) chantait sa peine d'amour sur la creuse écaille de sa lyre, désormais seul sur la rive déserte. Il était même entré aux gorges du Ténare, par la porte profonde des Enfers, il aborda les Mânes et leur Roi (Hadès) redoutable et ces coeurs qui ne savent pas s'attendrir aux prières humaines.
Les ombres impalpables et le fantômes privés de lumière, attirés par ses chants venaient du fond de l'Erèbe. Par milliers, ils étaient là; mères et maris, héros magnanimes, enfants, jeunes filles vierges, jeunes gens placés au bucher à la vue de leurs parents, tous enserrés du limon noir et du hideux roseau du Cocyte, par l'odieux marais à l'onde paresseuse et enfermés dans les neuf cercles du Styx. La stupeur frappe les demeures elles-mêmes et des profondeurs de Tartare, séjour de la Mort et des Euménides aux cheveux entrelacés de serpents azurés; Cerbère resta les trois gueules béantes et, faute de vent, la roue d'Ixion s'arrêta.
La remontée des Enfers et la chute
Déjà il revenait, ayant triomphé des dangers, et Eurydice, qui lui avait été rendue, arrivait à l'air du ciel, marchant derrière lui (comme Proserpine l'avait imposé) quand brusquement une folie s'empara de l'amoureux Orphée, folie pardonnable si les Mânes savaient pardonner ! Il s'arrêta et aux bords de la lumière, oubliant l'ordre, victime de son coeur, il se retourna pour regarder sa chère Eurydice.
Alors tout son labeur s'écroule, le pacte avec l'implacable tyran est rompu. Trois fois on entend le grondement aux étangs de l'Averne. Et Elle " Quelle folie, m'a perdue malheureuse ! Et t'a perdu avec moi Orphée ? Un destin cruel me rappelle en arrière et mes yeux se voilent de sommeil. Adieu, je suis attirée dans une nuit profonde, tendant vers toi mes mains impuissantes et non plus tienne, hélas !
Elle dit et loin de son regard, comme une fumée se mêmant à l'air léger, elle s'enfuit dans le sens opposé. En vain, il tente de saisir les ombres, lui parler encore, elle ne le voit plus. Le Nocher de l'Orcus ne permet plus à Orphée de franchir le marais. Où porter ses pas ? par quels pleurs émouvoir les Mânes ? Quelle divinité fléchir de ses prières ? quand elle déjà glacée voguait sur la barque du Styx.
Le chant et la mort d'Orphée
Sept mois entiers sous une roche élevée aux bords du désert du Strymon, il ne cessa de pleurer et de dérouler ses malheurs dans une antre glacée.

Telle Philomèle (ici le rossignol) pleure ses petits dérobés du nid et, posée sur une branche, recommence son chant lamentable.
Aucun amour, aucun hymen ne fléchit son cœur. Orphée parcout les glaces hyperboréennes, le Tanaïs neigeux (le Don), les champs du Rhipée (montagne de Scythie), les frimas ne le quittent jamais, il pleurent Eurydice et les dons inutiles de Pluton.

Méprisées par ce culte, les mères de Cicones déchirèrent le jeune homme au milieu d'un sacrifice aux Dieux et lors d'orgies nocturnes à Bacchus et dispersèrent ses membres dans l'étendue des champs.
Légende d'Orphée - John Duncan - 1895
Même alors, sa tête arrachée de son cou blanc, roulait emportée par l'Hèbre d'Œagre et au milieu des tourbillons, sa voix et sa langue glacée criaient "Eurydice, oh malheureuse Eurydice !" et tout le long du fleuve, l'écho des rives répétait "Eurydice".

Ainsi parla Protée et d'un bond se jeta à la mer profonde et l'onde s'enroula en tourbillons d'écume.
Fin de la légende d'Aristée - les nouveaux essaims Suite d'Aristée 
Cyrène ne quiite pas son fils et lui conseille de chasser de son cœur ces affligeants soucis. "Voilà pourquoi les Nymphes ont fait périr tes abeilles. Offre-leur en suppliant des présents, demande-leur la paix et vénère les Napées indulgentes"
"Choisis quatre taureaux remarquables de beauté parmi ceux qui paissent pour toi les sommets du vert Lycée (Montagne d'Arcadie) et autant de jeunes génisses. Dresse quatre autels près des sanctuaires des Déesses, fais couler le sange et laisse les corps dans le bois sacré. Et à la neuvième aurore, offre à Orphée les pavots qui procurent l'oubli, puis immole une brebis noire. Reviens au bois sacré, offre une génise en l'honneur d'Eurydice afin de l'apaiser" Aristée et sa ruche - Nantes
Sans retard, Aristée exécute les prescriptions de sa mère, et se rend au sanctuaire. Il offre à Orphée les présents funèbres.

Alors un prodige se produisit. Au milieu des viscères des bœufs, bourdonnent des abeilles. Elles s'échappent des flancs en longues trainées de nuages, volent en masse au sommet d'un arbre et laissent pendre leur grappe de ses flexibles rameaux.