Chaos

Hésiode au VII° siècle avant JC écrit la Théogonie. Elle nous sert de guide, suivons-la :

"Chaos, l'abîme béant, naquit le tout premier ;

puis Gaia, la terre au vaste sein, assise à jamais inébranlable

de toutes choses,

et Eros, le plus beau des dieux immortels, qui défait les membres et, dans la poitrine de tous, dieux et humains, dompte l'esprit et le sage vouloir.

De Chaos naquirent Erébos, la ténèbre,

et Nyx, le nuit noire."

Plus tard, on apprendra aussi, que Chaos engendre le Tartare, lieu infernal divinisé.

Split boulders Calder 1974

Pure fantaisie, direz-vous, que tout cela. Imagination, certes, mais quelle imagination bien avant le VII° siècle avant JC !

Et si Gaia désigne l'univers matériel (ce qui est son véritable sens) et pas seulement la terre stricto-sensu, si le Chaos, comme il est dit, est le vide initial d'où tout va naître, alors quelle ressemblance avec la théorie du Big Bang, dont les grecs ne pouvaient avoir la moindre connaissance.

Puis Eros, c'est-à-dire l'Amour, le Désir qui unit et désunit toute chose, toute puissance. N'est-ce pas une réalité ?

Enfin, viennent trois entités plus difficiles à cerner qui vont définir pour les grecs, la lumière, le jour (et donc le temps par alternance), les forces de l'esprit, la mort, le bien, le mal, le lieu suprème de rejet des êtres et des choses mauvaises.